Un Prix "Anne-Laure Bondoux" pour les élèves de 4°
Entretien avec Sabine, documentaliste au Collège de l'Eyrieux, organisatrice du Prix Anne-Laure Bondoux 2009-2010. Les élèves des deux classes de 4° ont lu 4 livres (cf couvertures), ont débattu de leurs goûts au milieu de l'année, ont ensuite voté le jeudi 17 juin pour le livre qu'ils ont préféré. Quelques jours avant, le jury adulte, composé de trois enseignantes, de la principale, d'une secrétaire du collège, de la documentaliste et de moi-même, avait voté ... pour le même titre. EM - Sabine, comment as-tu fixé ton choix d'un auteur ?
SR – Anne-Laure Bondoux est un auteur que j'aime, que j'ai découvert il y a quelques années, et je pense qu'elle peut toucher des adolescents.
EM – De quelle façon les élèves ont-ils été réceptifs à la lecture dans le cadre de ce Prix ?
SR – Le Prix n'a pas trop mal marché parce que les élèves ont plutôt joué le jeu en plus des lectures au programme de français. Il y a eu un intérêt dans l'ensemble, même si ces lectures-là leur étaient imposées et même si bien sûr tous n’ont pas lu les 4 romans en intégralité. Quelques uns, pas beaucoup, ont carrément refusé de lire, mais je pense que c’est une posture chez eux. Dans le bilan individuel qu’ils ont fait, une majorité d'élèves dit avoir eu un « coup de cœur » pour un des livres. Pourtant, aucun n’a voulu envoyer de message personnel à Anne-Laure Bondoux, ni s’exprimer sur ce blog. C’est comme ça.
EM – Comment les élèves ont-ils réagi à ces romans ?
SR – Les lectures personnelles n'amènent pas des retours très développés, c'est toujours difficile de s'exprimer clairement là-dessus, devant la classe encore plus. Des élèves ont trouvé le livre Pépites trop long, trop difficile à lire par exemple. Pas mal de filles ont aimé La vie comme elle vient, pas mal de garçons n’y ont pas adhéré. Lors du débat autour des livres, on a vu des avis très tranchés sur Les Larmes de l'assassin. Certains élèves ont trouvé le récit complètement réaliste, d'autres complètement irréaliste. Ceci dit, quand je demande à un élève «alors ?» et qu’il me répond «super !», ça me suffit.
EM – Que penses-tu du classement final ?
SR – Le livre Les Larmes de l'assassin a remporté 15 voix sur 41 votants, Le Temps des miracles arrive juste derrière avec 13 voix. Je suis très heureuse que ce soit Les Larmes de l'assassin qui ait gagné, c’est ce que je voulais¸ que j’espérais, et j’ai comme le sentiment quelque part de ne pas m’être plantée. Pour moi, c’est le plus profond. C'est un livre âpre et rude, une chose très très rare en littérature jeunesse. C'est un livre spécial.
EM – Quel écho ce livre peut avoir chez les élèves ?
SR - Même si je ne peux pas le savoir exactement, j’aimerais qu’à travers cette histoire bouleversante ils aient perçu combien nous avons souvent une vision manichéenne et définitive des choses et des gens alors que le bien et le mal peuvent être très relatifs, et comment, aussi, nous ne sommes pas entièrement responsables de ce que nous sommes. C'est presque un roman philosophique. Les Larmes de l'assassin peut sensibiliser à ces vérités.
SR – Evelyne, je te remercie d'avoir participé au Prix en achetant les livres pour la BM, en les prêtant aux élèves et en venant voter avec nous. Ton choix s'est porté sur Pépites. Pourquoi ?
EM – C'est typiquement un roman d'aventures, un peu comme ceux d'Alexandre Dumas. J'ai trouvé très bien que l'héroïne soit un personnage aussi féminin, aussi sexué, que l'auteur s'applique à des descriptions physiques sans détours, un point particulier dans un roman pour adolescents. La description des tourments intérieurs est très juste, comme dans les autres romans. C'est la finesse de l'auteur, qui est ici focalisée sur la complexité de la relation amoureuse. Enfin, l'époque les lieux et les périples nous rapprochent du western.
nota bene :
Concernant l'auteur, on peut se reporter aux sites internet suivant
http://letempsdesmiracles.bondoux.net/index.html
